Auteur : Gilles Lane

Même si plusieurs n'attendent plus grand-chose de leur gouvernement – si ce n'est mensonges, injustices et abus de pouvoir –, nombreux sont ceux qui en attendent encore une amélioration de la vie en société. Ceux-ci voudraient que le gouvernement fasse au moins disparaître les injustices les plus intolérables, et qu'il organise la situation générale pour que tous – les démunis comme les riches – puissent vivre plus heureux.

Après avoir montré qu'aucun gouvernement n'était capable de répondre à de telles attentes, Gilles Lane examine, dans ce nouveau livre, les réactions de la plupart des gens face aux injustices, de même que les croyances – trop souvent déçues – concernant les possibilités concrètes d'une vie heureuse. Cet examen fait apparaître, de façon claire et convaincante, l'élément le plus caractéristique de notre conception de l'injustice, de même que ce que la plupart des gens se trouvent à exiger, implicitement, pour pouvoir se considérer eux-mêmes comme vivant une vie « fondamentalement » heureuse. En résumé : il n'y aurait pas d'injustice sans mépris pour des personnes; pas de vie fondamentalement heureuse sans liberté; et pas de liberté sans « considération » pour autrui, et sans « entraide » sociale.

Gilles Lane montre ensuite ce qui produirait une amélioration véritable, et cette fois possible, de la situation sociale. De même que le bénéfice que tous pourraient en tirer. Et ce que serait, au juste, la vie « en société ». Et comment celle-ci favoriserait la vie fondamentalement heureuse de chacun, en même temps qu'elle exclurait tout individualisme. Enfin, ce qu'un pouvoir politique pourrait contribuer (seulement) à cette amélioration particulière de la vie en société, celle qui est souhaitée, en fait, par un nombre croissant de citoyens.

Gilles Lane est professeur titulaire au département de Philosophie de l'Université de Montréal. Après ses études universitaires en mathématiques, en physique et en philosophie, il a publié des livres sur la perception du monde sensible, la connaissance scientifique, la culture et la contre-culture, la recherche de l'objectivité, la pertinence de la philosophie elle-même, et sur les problèmes fondamentaux de l'éthique (valeurs, obligation morale, liberté). Ce sont les désillusions contemporaines concernant le pouvoir politique, la justice et les droits de la personne, qui l'ont amené à présenter ici le résultat de recherches sur les fondements de la justice, les rapports de celle-ci à la vie heureuse, et les conditions – mais sont-elles réalisables ? – d'une contribution des pouvoirs politiques à l'amélioration de la vie en société.