Auteur : François Lamoureux

Onze mois de grève à Marine Industrie

« C'est vrai que nous ne voulions pas de conflit et que nous n'étions pas prêts pour entreprendre des hostilités.  » Cette déclaration peut paraître surprenante. Il y a eu en effet une grève de 11 mois à Marine Industrie à Sorel en 1984-1985. Cette affirmation peut également surprendre car son auteur, François Lamoureux, est le président du syndicat ouvrier de Marine (CSN) durant le conflit.

Dans ce livre-témoignage, François Lamoureux raconte, dans un style qui lui est particulier, ce conflit marquant et pour la région industrielle Sorel-Tracy, et pour l'histoire récente des relations de travail au Québec. Il livre également ses impressions sur des événements qui se sont déroulés durant ce conflit et sur différents intervenants dans ce dossier : syndicalistes, porte-parole patronaux, hommes politiques, conciliateurs, médiateurs, éditorialistes, et autres.

De plus, François Lamoureux avance, à la fin de cet essai, une hypothèse sur l'orientation que, selon lui, devraient emprunter les relations de travail au Québec dans l'avenir. Enfin, François Lamoureux relate également les luttes sociales et régionales que les syndicats de la CSN des chantiers ont menées, parfois contre la volonté des dirigeants politiques, pour maintenir ouverte cette usine, le fleuron de l'économie régionale, et toujours y créer des emplois.

François Lamoureux est né sur la rue Adélaïde à Sorel (un quartier populaire) et il a grandi entouré de six frères et soeurs. Après des études primaires et secondaires à Sorel, François Lamoureux, comme beaucoup de jeunes de cette région, est entré à Marine le 12 mai 1975, à l'âge de 18 ans. Il a été embauché comme assembleur.

Les faveurs que les représentants de l'employeur pratiquaient à l'égard d'une minorité d'ouvriers l'ont choqué. Et c'est ainsi que cinq ans après son arrivée aux chantiers, donc en 1980, il s'est intéressé à la vie de son syndicat et il a été élu délégué de son département. Encore aujourd'hui, François Lamoureux se rappelle un des premiers combats syndicaux qu'il a entrepris avec ses camarades de travail. Les ouvriers assignés sur le quart de travail de 17h30 à 2h30 du matin voulaient mener une vie plus normale et revendiquaient un horaire de travail de 16h à minuit, comme cela existe dans beaucoup d'entreprises. Ils ont eu gain de cause pour… trois à quatre mois. Étrangement, cette même revendication faisait partie des demandes syndicales en 1984. Et aujourd'hui ces travailleurs ont obtenu une réduction des heures de travail…

Quant à l'avenir, François Lamoureux souhaite que ses camarades luttent toujours pour maintenir et créer des emplois dans un chantier et une région marqués au sceau du chômage.