Les dépouilles de Poynton Auteur :
Henry James Sans doute existait-il en Angleterre, à la fin du siècle dernier, de plus opulentes ou de plus imposantes demeures que Poynton Hall. Mais, pour les véritables connaisseurs, rien n'égalait le vieux manoir jacobite à l'embellissement duquel Mrs. Gereth avait consacré sa fortune et les plus belles années de son existence. Mais voici que la loi successorale anglaise allait sans recours la dépouiller des trésors assemblés dans ce cadre incomparable avec tant de passion et de goût.
Son fils Owen, une fois marié, deviendrait en effet le nouveau maître de Poynton et s'il épousait Mona Brigstock, l'inculture du jeune couple aurait vite raison de cet inestimable et fragile chef-d'oeuvre. Pour sauver Poynton, Mrs. Gereth croit avoir trouvé l'alliée providentielle dont elle a besoin en la personne de Fleda Vetch, qui va devenir la figure centrale du récit. Autour d'elle, James ordonne en un savant ballet les conflits d'intérêts accentués par les oppositions de caractères. Et peu à peu la comédie bourgeoise prend l'allure d'une tragédie où l'intense lucidité fera d'elle à la fois la victime consciente et l'instrument du destin.
Henry James considérait ce roman, publié en 1896, comme l'une de ses oeuvres les plus achevées. Et c'est assurément l'un de ceux où l'originalité de son art et l'acuité de son talent d'analyse psychologique s'expriment avec le plus d'éclat.
Henry James naquit en 1843 à New York. Ses ancêtres étaient écossais et irlandais. Son père était un théologien et un philosophe connu; son frère William était également un philosophe renommé. Henry fit ses études à New York, Londres, Paris, Genève et entra à Harvard en 1862. Dès 1865, il fait paraître ses premières critiques et ses premières nouvelles dans des journaux américains.
En 1875, après deux voyages en Europe, il s'installe pour un an à Paris'où il rencontre Flaubert, Tourgueniev et d'autres écrivains. L'année suivante, il quitte Paris pour Londres, où il mène une vie mondaine.
En 1898, il quitte Londres pour aller vivre à Rye, dans le Sussex. Il est naturalisé anglais en 1915, et meurt l'année suivante.
En plus de nombreuses nouvelles, des pièces de théâtre, des essais, une autobiographie et des relations de voyages, il a écrit une vingtaine de romans, dont le premier, « Roderick Hudson », fut publié en 1875; « les Européens », « les Bostoniens », « Washington Square », « l'Âge ingrat », « les Ailes de la colombe », « les Ambassadeurs », « la Coupe d'or ». Il a laissé deux ouvrages inachevés; « la Tour d'ivoire » et « le Sens du passé ».
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