Front populaire révolution manquée - Témoignage militant Auteur :
Daniel Guérin Entre Juin 36 et Mai 68 les différences, certes, ne manquent pas. Mais les deux vagues de fond ont. un point commun : les masses, les deux fois, sont, subitement et spontanément, sorties de leurs gonds et, bien qu'au départ elles n'aient pas vu au-delà des revendications immédiates, les deux fois la dialectique de la Révolution les a entraînées beaucoup plus loin et elles ont été bien près d'en finir avec le régime capitaliste. Pour l'auteur le peuple aurait probablement triomphé, les deux fois, sans la volonté délibérée d'un grand Parti se réclamant de la classe ouvrière de canaliser le torrent, puis de la faire entrer dans son lit, au bénéfice final de la Réaction.
Les deux fois, il a manqué au prolétariat, et notamment : aux jeunes travailleurs, des minorités agissantes capables de se faire entendre en temps voulu et de saisir l'occasion révolutionnaire. Les deux fois, cette rare occasion a été manquée.
Échec temporaire, cependant, estime Daniel Guérin, car chaque grande lutte porte en elle, alimente et prépare la suivante. Telle est la conclusion optimiste qui se dégage d'un témoignage militant où l'histoire du Front Populaire et la part qu'y a prise l'auteur, son expérience vécu sont étroitement mêlées.
Daniel Guérin (né en 1904) a participé aux grèves avec occupation d'usines de juin 36 en tant que responsable intersyndical dans une localité de banlieue de la région parisienne. En même temps il a milité dans la Gauche Révolutionnaire du Parti Socialiste, puis, après l'exclusion de cette tendance en juin 1938, dans le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan avec lequel Trotsky engagea, de Mexico, un vigoureux dialogue.
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