Le meurtre du petit père - Lignes d'une vie - Tome II Auteur :
Étiemble Naissance à la politique.
La décomposition accélérée du communisme, à la fin des années 80 – et ce qu'elle dévoile comme désastres en tous genres –, remet à l'ordre du jour une énigme jamais élucidée au fond. Comment, chez nous, tant de grands esprits auront-ils pu succomber à la fascination stalinienne ? De quels mécanismes obscurs procédaient cet aveuglement et ce vertige ? Dans les années 70, on s'en souvient, beaucoup d'« ex » confessèrent publiquement cette prodigieuse « erreur » historique sur le ton de la contrition navrée ou de l'autojustification déguisée. Ce ton-là, ah, non ! n'est pas celui d'Etiemble.
Il fut stalinien, certes, mais cessa de l'être dès 1934, pas encore assez tôt à ses yeux. Qu'on n'attende pourtant pas de lui un apitoiement sur soi-même. Le propos qui nourrit
Le Meurtre du Petit Père (Staline) est plus radical et sans doute beaucoup plus « dangereux » que l'improbable souci de sauver son âme. Mais c'est un danger librement couru avec un courage qui force le respect. Qui d'autre qu'Etiemble accepterait, par exemple, que soient reproduits, comme ici, sans rature ni réécriture, les carnets de ses différents voyages en URSS ? Qui d'autre, avant de s'en expliquer, aurait l'audace de montrer, en quelque sorte pièces en mains, ce que fut son stalinisme en sa terrible « innocence » ?
Dans
Lignes d'une vie, Etiemble consommait «
le meurtre du père » (Jean Paulhan) et racontait sa naissance à la littérature. Dans ce deuxième volet autobiographique, il explique comment il tua le « Petit Père » pour naître à la politique.
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