Padre Padrone Auteur :
Gavino Ledda L'éducation d'un berger sarde.
Gavino Ledda est né en 1938 à Siligo, au coeur de la Sardaigne. Depuis quelques années il enseigne la linguistique à l'Université de Sassari. Un destin banal, en apparence. Mais ce savant a été un berger illettré, ce linguiste a ignoré l'italien jusqu'à vingt ans.
Padre Padrone raconte l'histoire d'un apprentissage obstiné et contradictoire. Le récit veut être un témoignage ethnographique; mais à travers le document se raconte une vie qui retrouve, pour se dire, la dramatisation des cantastorie populaires.
Gavino a été berger à six ans : c'était il y a des siècles. L'enfance est le temps des signes. Il faut apprendre à reconnaître et à nommer les arbres et les collines, les bêtes et les climats. Il faut accepter la loi d'une famille gouvernée par la « fureur » du père, seigneur, patron, propriétaire de la terre et des hommes. Il faut enfin savoir le légendaire d'une société, avec ses héros et ses bandits, ses violents et ses humbles, ses vieillards enracinés et ses émigrants chassés par la misère.
Viendra le temps des choix et de la révolte. La liberté a longtemps été pour Gavino la part du rêve. C'est le service militaire qui, en arrachant l'adolescent à son île, lui ouvrira la voie des mots et l'accès d'une culture. Emancipation durement acquise pour ce métis renié par les siens, longtemps ignoré par les autres, et que rappelle dans le texte le jeu alterné de l'italien et du dialecte.
Une conscience naît contre l'adversité : c'est la « fureur » du fils. On part lire Padre Padrone comme le récit optimiste d'une libération exemplaire. Mais il faut savoir entendre, à travers ce livre fruste et puissant, les accents du malheur des pauvres.
Entre le journalisme et l'essai, le reportage et l'étude, l'enquête et l'analyse, Témoins réunit des ouvrages hors série où les grands problèmes d'aujourd'hui apparaissent sous un angle inattendu. Tantôt ce sont des documents bruts : Mémoires, interviews, enregistrements au magnétophone, comme « Mon Septennat de Vincent Auriol » ou « La Vida d'Oscar Lewis »; tantôt des récits ou correspondances qui livrent, encore chaude, l'expérience toute crue de l'auteur : « Les Frères de Soledad » de George Jackson ou « L'Aveu » d'Artur London.
Des livres d'actualité que l'on pourra relire demain. Issus de tous les horizons politiques ou sociaux, littéraires ou scientifiques, ils voudraient traduire la sensibilité de notre époque et composer le dossier du monde contemporain.
Non disponible > Plus d'information... 18205 Gallimard Témoins Non disponible Non disponible 1977 340 gr
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