Auteur : Fernand Dumont

Voici un livre majeur. Par sa visée, d'abord, qui est de mettre au jour, par la mémoire et l'analyse, les couches originaires de cette conscience de soi sans laquelle aucune société ne saurait émerger et tenir. À travers une vaste relecture du passé canadien-français, des débuts de la colonie à la seconde moitié du XIXe siècle, cet ouvrage trace ainsi une sorte d'autoportrait de la société québécoise telle qu'elle s'est imaginée et voulue et telle qu'aujourd'hui encore, sans toujours nous en rendre compte, nous continuons à la penser.

Majeur, cet ouvrage l'est aussi par sa méthode et par son style. Une méthode aussi rigoureuse que souple, authentiquement interdisciplinaire, fondée à la fois sur la connaissance approfondie des faits, sur un sens aigu de la critique et sur une audace théorique illustrée ici par l'élaboration du concept de la référence. Quant au style, il vibre de cette liberté et de cette souplesse, il offre cette simplicité et ce souci du lecteur qui sont la marque d'un véritable écrivain.

Majeur, enfin, cet ouvrage l'est en ce qu'il marque une étape décisive dans l'oeuvre de Fernand Dumont, qui livre ici le fruit d'une longue carrière de réflexion et de recherche non seulement sur le Québec mais aussi sur ce que sont les sociétés humaines, leurs fondements, leurs aspirations, leurs fragilités parfois, mais toujours leur insatiable besoin d'être et de se connaître.

Sociologue de réputation internationale, intellectuel attentif aux préoccupations de son temps, mais aussi poète et homme de foi, Fernand Dumont est profèsseur à l'université Laval. Le prix David, le prix Léon-Gérin, le prix Esdras-Minville, la médaille Parizeau de l'ACFAS sont quelques-unes des distinctions que lui ont values la qualité et la constance de son travail.

Auteur : Fernand Dumont

Fernard Dumont est professeur à l'Université Laval où il est directeur de l'Institut supérieur des sciences humaines.

Sociologue de métier, il s'intéresse avant tout à la théorie de la culture et à la philosophie des sciences humaines (Le lieu de l'homme, H. M. H., 1968; La dialectique de l'objet économique, Ed. Anthropos , Paris, 1970).

En plus d'un essai et de deux recueils de poèmes, il a publié des articles scientifiques dans les Cahiers internationaux de sociologie, Sodo Compass, Recherches Sociographiques, etc.

Il prépare un ouvrage sur la Théorie de l'idéologie.

Un livre qui s'ouvre par « une petite histoire de nos sentirnents » ne relève pas des canons de l'histoire ou de la sociologie.

Les trois premières parties témoignent de l'itinéraire d'une conscience singulière à la recherche d'une patrie québécoise et d'un certain socialisme d'ici.

Une quatrième partie, la plus copieuse, est consacrée à la crise d'octobre; les événements en cause ne sont retenus que pour leur puissance d'évocation du destin collectif, car cette crise n'est pas un épisode que l'on puisse ramener à une chronique étroitement circonscrite. Elle repose la vieille question que, pour d'autres temps et pour d'autres urgences, se sont appropriée ceux qui ont adhéré avant nous à la vigile du Québec : l'impatiente survivance débouche-t-elle sur un avenir de la liberté ? Comme les anciens, l'auteur a opté, avant et après octobre, pour la réponse positive.

Parmi les raisons qu'il en donne, la principale relève de ses occupations quotidiennes : si la philosophie est souci de la condition humaine et attention aux fondements de la connaissance, elle est peut-être aussi recherche d'un pays.

D'un emplacement où le sentiment et la raison se réconcilient dans des fidélités à la fois farouches et ouvertes.